Demain, une monnaie francilienne ?


6848822477_11c5a7dfab_z_0source : Région Ile de France

Dans le cadre du OuiShare Fest qui vient de se dérouler du 2 au 4 mai 2013, et de l’appel à projet pour accompagner et soutenir des projets socialement innovants (date limite 30 mai 2013), le service communication de la Région Ile de France nous fait l’honneur de reprendre les propos des Valeureux.

Nous y décrivons une partie des dynamiques pour lesquelles nous œuvrons depuis plus de 3 ans.

Ainsi, cet article traite surtout le sujet des monnaies complémentaires ; ce thème côtoie les autres, chers à Valeureux, tels que l’intelligence collective, la coopération, l’implication, la motivation, les indicateurs de richesses alternatifs, la conscience, la confiance… qui conduisent Valeureux à proposer son projet socialement innovant à la région : WeCoop

Et c’est avec plaisir que nous retrouvons les propos d’Etienne Hayem à côté de ceux de Sybille Saint Girons et Christophe Cesetti.

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Extraits :

Pour Etienne Hayem, les monnaies complémentaires sont une solution locale à un désordre global :

 « Les monnaies nationales sont toutes liées entre elles, elles constituent un unique système de valeurs au niveau mondial. En termes économiques, c’est un monopole, avec tous les risques que cela comporte… Prenez un village qui ne vit que de la culture du blé. Si un jour un parasite détruit tous les plans de blé de la région, ses habitants mourront de faim. Alors que si ce village avait pensé à cultiver différentes variétés de céréales, il en resterait toujours assez pour supporter de nombreuses crises. »

Ces innovations trouvent naturellement leur place dans les ruptures de la révolution numérique et portent les mêmes promesses :

 « Dans une économie participative, nous ne sommes plus de simples clients : nous contribuons, participons à la production de richesses grâce aux réseaux et à Internet. Le pouvoir et la propriété sont plus décentralisés et mieux partagés ».

001 6848823919_724f516a05_z« La monnaie, c’est un contrat social »

Pour ces militants de la « biodiversité monétaire », les monnaies ne sont que des moyens pour mettre en valeur qui on est réellement : quelles valeurs on veut défendre ? Quels comportements on veut promouvoir ? Bienvenue dans un monde où système monétaire rimerait avec développement personnel.

La monnaie, c’est un outil, mais aussi un pouvoir et un monde d’opportunités :

« On peut se servir de la monnaie pour dominer et contrôler les autres, ou tout simplement se poser la question : comment prendre nos responsabilités vis-à-vis de ce pouvoir ? Les monnaies comme l’Euro ou le dollar sont orientées sur le court terme et tirent leur valeur des dettes des gens. Le mouvement autour des nouvelles monnaies comme Bitcoin montre une autre voie : en devenant émetteurs de monnaie, les citoyens ont le pouvoir de choisir à quoi ils veulent donner de la valeur.  C’est un peu le même principe que les certifications en ligne, quand les utilisateurs de sites communautaires peuvent se noter les uns les autres sur certains critères et se constituent un « capital social ».

Un système de développement personnel et communautaire

bancodetiempoSybille Saint Girons et Christophe Cesetti font le même constat : l’euro est devenu rare, pourtant notre société produit toujours une abondance de richesses, aussi bien économiques que sociales. La question qu’ils se posent est donc la suivante : comment un territoire peut-il tirer parti de ces ressources locales qui ne sont que très partiellement révélées et valorisées par les flux monétaires ?

« Une monnaie locale, c’est d’abord une communauté – des gens qui se mettent d’accord – et une intention »

Elles redynamisent l’économie locale, mais peuvent aussi fédérer tous les acteurs de la transition :

« Si on est à même d’utiliser une autre unité, par exemple basé sur le temps où une heure équivaut à une heure, on va pouvoir créer des richesses entre nous et moins utiliser l’euro ». C’est ainsi l’échange qui crée la valeur.

Mais comment convaincre les habitants du quartier de l’intérêt d’une telle révolution dans leurs interactions sociales ? Pour Christophe Cesetti,

il faut être « humble, modeste, et ne pas vouloir tout changer du jour au lendemain » :

«  C’est en aidant les communautés à raconter ce qui compte pour elles, en les faisant arriver à maturité dans leurs choix qu’on atteindra une masse critique qui pourra faire le poids face aux systèmes économiques conventionnels ».

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Dans leur activité d’accompagnement de collectifs à la mise en place de monnaies complémentaires, ils s’attachent donc à co-construire des solutions adaptées à chaque communauté, et pour eux le processus est au moins aussi important que le résultat.

 

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Merci aussi à Joanna Julien et Clio Meyer pour leur volonté insatiable de partager les bonnes pratiques et les démarches positives.

 

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Cette article fait écho à la publication de l’ARENE à laquelle nous avons participé en 2012

Une monnaie complémentaire dans ma ville ? Une autre monnaie ? Pour quoi faire ?

En savoir plus sur nos publications

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